Les futures tendances du tourisme

Dans le cadre du Hub des Territoires, l’ANETT (Association Nationale des Elus des Territoires Touristiques), avec le soutien de la Banque des Territoires, a publié un baromètre sur les mutations du tourisme dans 10 ans suite à la crise sanitaire de 2020/2021. Un panel de touristes-vacanciers et d’élus a été interrogé et les résultats de cette enquête ont été présentés à l’occasion du congrès des 90 ans de l’ANETT en juin 2021.

Au vu des contextes géopolitique, économique et environnemental actuels qui impactent le secteur du tourisme, une seconde édition de ce baromètre a été conduite, en 2023. Cette fois, ce sont un panel de touristes-vacanciers ainsi que des acteurs du tourisme qui ont été mis à contribution.

Ce baromètre vise à mettre en exergue les tendances futures de l’industrie touristique afin de s’y préparer au mieux. Voici les points clés à noter.

• Depuis la crise sanitaire de 2020, un phénomène de bi-résidence a émergé avec le développement du télétravail. Les résidences secondaires sont désormais occupées une plus grande partie de l’année par certains français. La frontière entre vacances et résidences s’estompe donc.

• Côté transport, dans 10 ans, une grande partie des français se voient se déplacer pour la majorité, en voiture et en train. L’avion a chuté de 10 points en comparaison avec les résultats obtenus en 2021. Pour les déplacements sur le lieu de vacances, c’est la marche à pied qui arrive en première position, devant la voiture et les transports en commun. A noter, qu’en 2021, c’est la voiture qui arrivait en tête.

• Concernant les hébergements, les français préféreraient, dans 10 ans, louer un logement auprès de particuliers à 24%, réserver dans un hôtel à 23%, loger chez des proches à 14%, loger en camping à 14% également et louer un logement auprès de professionnels à 13%. Les professionnels, eux, pensent, à 35%, que la location auprès de particuliers sera privilégiée.

• Toujours côté hébergement, les répondants ont été interrogés sur les critères qui seront importants pour eux dans leur choix de logement. Le grand public et les acteurs du tourisme s’accordent pour dire que le coût de l’hébergement sera le critère qui fera la différence. Petite divergence sur le confort de l’hébergement qui arrive en seconde position pour le panel touristes-vacanciers et en 4^ème position pour les professionnels. Ensuite, la proximité avec la nature, la proximité des activités touristiques et la proximité des commerces sont des critères importants aux yeux des français.

• L’étude s’est également penchée sur les aspirations à pratiquer un tourisme plus responsable. Pour 82% du panel du grand public, c’est ce vers quoi l’on tend. Les professionnels, eux, voient une tendance encore plus significative se dessiner avec 95% des répondants qui pensent que les français souhaiteront adopter un mode de vacances plus responsable d’ici 10 ans. En y regardant de plus près, environ la moitié des personnes ayant répondu par la positive, estiment que les français accepteront ce mode de vacances même si cela implique des concessions de la part des vacanciers. Pour l’heure, 47% des français jugent avoir déjà adopté des vacances plus responsables.

• En ce qui concerne la fréquence de départ en vacances, 31% disent partir plusieurs fois par an contre 40% en 2021. 37% affirment partir tous les ans ou presque, tout comme en 2021. Pour cet été, 60% des répondants ont prévu de partir en vacances. Ces résultats peuvent être confrontés à l’impact du contexte économique actuel sur le pouvoir d’achat et le niveau de vie des ménages. En effet, 82% du panel du grand public et 73% des professionnels estiment être impactés. Ces derniers craignent, notamment, pour les mois à venir, une augmentation des prix de l’énergie, le ralentissement des activités dû à la conjoncture nationale et internationale et des difficultés à recruter.

Cette étude sous-entend des changements d’habitude à prévoir, que ce soit pour les vacanciers ou pour les professionnels. Cette comparaison vacanciers VS professionnels montre des distorsions entre ce qu’attend le touriste-vacancier et ce que pense le professionnel des attentes de celui-ci. Les élus et acteurs du tourisme doivent travailler ensemble pour adapter leur territoire aux tendances à venir.